La fin novembre est toujours un creux autant moral que météorologique. Peut-être que les deux sont reliés, ou que notre boite crânienne réagit mal aux fronts froids grisâtres sans neige. Somme toute, l’an dernier j’avais vu que le club de plein air de l’université offrait un weekend de spéléologie à la fin novembre. Au moment de m’inscrire, l’activité était déjà pleine. Donc cette année je m’y suis pris tôt en saison et l’affaire fut ‘ketchup’.
Donc, nous sommes partis trois jours deux nuits près de Mo i Rana en Norvège. Un voyage ‘coast to coast’ bien scandinave: ~ 500 kilomètres et 8 heures de route pour relier Umeå à la côte Atlantique norvégienne. C’est long et long. C’est comme se rendre à Val D’or, mais avec plus de montagnes. À l’aller, nous avons passé à trois poils d’emboiter le cul d’un orignal. Deux joyeux orignaux faisaient du sightseeing nocturne sur la route. Le premier était dans la voie opposée,plus innofensif, mais le deuxième était directement dans notre ligne de tir. Nous avons pu ralentir notre course vers la bête #2 mais cette pauvre, patinait comme une bonne sur la route glacée. Elle a réussi à bouger d’un mètre après plusieurs coups de patte, et nous l’avons évité de justesse. Fiaouf, disons que nous avons vu son postérieur de très près!
L’hébergement pour le weekend s’est fait dans de petites cabines rouges, exactement au même endroit où nous avons passé une nuit en juin dernier avec la famille. Quel beau hasard (quoi les cabines sont ordinaires, sur le bord de la route)! Nos aventures sous terraines du weekend consistaient à explorer deux grottes : Setergrotta et Grönligrott. Chacune offre environ 2.5 km de tunnel à découvrir. Samedi, nous avons exploré les sections inactives (où l’érosion est quasi nulle) pendant plusieurs heures. Certains passages étaient très demandant, soit pas leur petitesse (lire ramper 15 mètres sous moins de 30 cm dégagement) ou à cause de passages techniques (mais non encordé). La température constante de 5 degrés est bien agréable à l’intérieur. Ce sont plutôt les approches qui sont friquettes et glacées. En soirée, nous avons organisé un gros festin collaboratif. La nuit a été bonne, le ventre plus que rempli et quelques verres dans le corps.
Dimanche, nous avons exploré la partie active de Grönligrott. L’idée consistait à suivre le ruisseau sous terrain le plus loin possible. Cette matinée fut bien humide et les passages étaient beaucoup plus étroits, quasi épeurants. Habituellement je ne suis pas trop claustrophobe, mais là ça me travaillait un peu je dois dire. J’aurais bien aimé revenir avec quelques photos, mais non, ce genre d’activité, humide et dans la noirceur, se prête difficilement à la photographie.
Donc huit heures de route au retour aussi, mais cette fois au moins nous avons eu un peu plus de luminosité et nous avons pu profiter des belles montagnes de Hemavan et Tarnaby. La saison de ski y est bien amorcée, et ça semble bien beau comme spot. Un pit-stop pizza avec l’autre mini-bus (nous étions 14 + 4 guides au total) a bien terminé l’escapade norvégienne. J’ai vraiment adoré l’expérience de la spéléologie. J’espère pouvoir en refaire dans les prochaines années. Grimper partout, ramper au sol et se beurrer sur la toute la longueur reste toujours bien plaisant, même en approchant la trentaine!
http://www.setergrotta.no
http://www.flickr.com/photos/iksu-frilufts [photos du club plein air à venir]